Jeudi noir
Il y a un coup de téléphone que chaque parent redoute de
recevoir dans son existence. A l’autre bout du fil sont prononcées des paroles que tu n'aurais jamais voulu entendre.
De la conversation, ton cerveau ne comprend et ne retient que quelques mots : Princesse… fièvre… pas bien… médecin… déshydratée… urgences pédiatriques… hospitalisée... garder peut-être…
Une fois le téléphone raccroché, tu comprends enfin la signification de chaque mot, tu les mets tous bout à bout pour qu’ils forment des phrases et tu réalises, avec les images, comme si tu y étais. Et le problème, c'est que tu n’y es pas, justement.
Et puis vient le temps de la réaction. Prévenir Papa est occupé. Tout de suite. Le déranger quoi qu’il arrive.
Entendre le téléphone se décrocher. Expliquer la situation. Décider de partir sur le champ : se fixer un point de rendez-vous.
Se rejoindre. Parcourir le chemin jusqu’à l’hôpital. Parler de tout et de rien, pour ne pas penser, pour ne pas s’imaginer trop de choses. Pour ne pas stresser.
De la conversation, ton cerveau ne comprend et ne retient que quelques mots : Princesse… fièvre… pas bien… médecin… déshydratée… urgences pédiatriques… hospitalisée... garder peut-être…
Une fois le téléphone raccroché, tu comprends enfin la signification de chaque mot, tu les mets tous bout à bout pour qu’ils forment des phrases et tu réalises, avec les images, comme si tu y étais. Et le problème, c'est que tu n’y es pas, justement.
Et puis vient le temps de la réaction. Prévenir Papa est occupé. Tout de suite. Le déranger quoi qu’il arrive.
Entendre le téléphone se décrocher. Expliquer la situation. Décider de partir sur le champ : se fixer un point de rendez-vous.
Se rejoindre. Parcourir le chemin jusqu’à l’hôpital. Parler de tout et de rien, pour ne pas penser, pour ne pas s’imaginer trop de choses. Pour ne pas stresser.
Arriver sur place. Se forger un visage de
circonstance : rassurant. Reconnaitre sa Princesse assise sur une table
d’auscultation, aux urgences. Lui trouver la mine aussi blanche que la peinture
du mur juste derrière.
Essayer de comprendre ce qui s’est passé. Lui demander 256
fois si ça va. S’entendre répondre 256 fois que « oui, ça va ». Lui tenir la main pendant les examens. Souffrir à sa place. Espérer que cela ne soit pas grave.
Lui trouver petit à petit meilleure mine. Etre soulagée. La
voir plaisanter et rire de nouveau. Ronchonner aussi : elle va mieux, c’est
sûr.
S’entendre dire par le médecin que le bilan sanguin est bon,
qu’il n’y a pas d’infection. Qu’un peu de repos, un régime alimentaire adapté
et un traitement seront suffisants.
Quitter l’hôpital quelques heures plus tard avec la
Princesse dans les bras de son père. Endormie. Trop fatiguée. Se dire qu’elle
a fait preuve d'un sacré courage, du haut de ses 4 ans.
Installer la Princesse dans son siège auto, se faire enguirlander
de l’avoir réveillée au passage. Reprendre le chemin du retour vers la maison. Plaindre
les gens qui repartent sans leurs enfants. Ne pas imaginer être à leur place.
Jamais.
Prévenir les proches. Leur dire qu’elle va mieux et qu’il ne
faut pas s’inquiéter, que dans quelques jours, tout ira bien.
Se rendre compte que l’on n’a rien mangé depuis le matin.
Décider de commander des pizzas une fois rentrés. Se demander s’il en restera
un peu pour emmener au bureau pour le déjeuner du lendemain. Se souvenir qu’une
lessive attend son tour dans la machine.
Décompresser. Reprendre une vie normale. Revivre.
Je redoute toujours ces appels inattendus et je déteste plus que tout les quelques minutes d'angoisse qui précèdent le raisonnement, à l'issu de ce genre de coups de fil. Heureusement, nos enfants sont souvent beaucoup plus solides que nous.
RépondreSupprimerChouette billet.
Je n'aurais pas soupçonné un tel courage, je l'avoue.
SupprimerLe gros coup de stress. J'espère que ta princesse va mieux désormais. Et vous aussi.
RépondreSupprimerOui, elle se remet doucement... et nous aussi...
Supprimerheureusement, tout fini bien !
RépondreSupprimerOui, sinon je n'aurais jamais pu écrire ce billet, en toute sincérité...
SupprimerPrend soin de ta puce, de toi et du reste de ta famille.
RépondreSupprimerBises
Ciloucr
Pareil...
SupprimerQue c'est dur de voir son enfant souffrir, je comprends ton angoisse... j'ai beau connaître très bien les services hospitaliers en tant que professionnelle, être en ce moment de l'autre côté du miroir en tant que maman que c'est dur !
RépondreSupprimerplein de bisous et prenez soin de vous
Je te souhaite plein de courage...
SupprimerArgh, ce genre de trucs qui te met les tripes à plat ça !
RépondreSupprimerComme Melle Petite il ya 5 semaines, en colère, se planque dans la salle de bain et l'entendre hurler. Avoir mis son pouce dans la charnière et claquer la porte à font !
Direction urgence, pouce cassé (à 2 ans et demi), fifille très calme et retour avec une attelle pour "tout petit" pendant 2 semaines... Les boules !
Ah, le risque du coinçage de doigt dans les portes, c'est aussi arrivé à mes loulous, heureusement, cela n'a jamais été grave au point de ta fille. J'espère que tout est rentré dans l'ordre...
SupprimerJ'adore ta façon d'écrire, on rentre complètement dans l'action, dans ton histoire et on espère que la fin est heureuse, ce qui est le cas, ouf!!! :)
RépondreSupprimerJe l'ai écrit avec mes tripes, c'est pour ça...
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