"Je crois que vous devriez consulter"
Je vais vous avouer une chose, que je ne vous ai pas encore dite, tout simplement parce qu'il s'agit d'un sujet sensible pour moi : mon Grand a été suivi pendant quelques mois par un psychomotricien.
Vous vous attendiez à plus grave, j'imagine, étant donné la façon dont je vous l'annonce... Non, ça ne l'est pas, c'est juste embêtant, imprévu et contraignant. Et, si j'en parle aujourd'hui, c'est parce que mon expérience peut apporter un peu d'éclairage et, pourquoi pas, de réconfort à des parents dans la même situation que la nôtre.
Tout a commencé il y a deux ans, mon Grand était alors en Grande Section de Maternelle. Un jour, le psychologue scolaire a demandé à me rencontrer : le rendez-vous était fixé un après-midi et faisait suite aux tests passés le matin même par mon Grand.
Le bilan des tests a amené le psychologue scolaire à "m’inviter" à consulter un psychomotricien. Heureusement que j’étais assise : je me serais effondrée. Nous sortions de dizaines de rendez-vous chez l’orthophoniste, nous allions enchaîner avec le psychomotricien. Si j’avais su à l’époque que le psychomotricien allait nous prescrire « 20 séances pour commencer », je crois que j’aurais pu manger mon sac à main.
Mon Grand s’est avéré presque plus mature que moi ce jour-là : il était calme et compréhensif. Il avait conscience d’avoir un problème et se sentait soulagé d’apercevoir le début du commencement d’une prise en charge. Ensemble, nous n’avons jamais vraiment évoqué le sujet à fond : je lui ai dit qu’il allait rencontrer un médecin qui allait l’aider et c’est tout. Je n’ai même pas précisé « aider à quoi », pas besoin : il savait.
Entre le jour où s’est déroulé ce rendez-vous et celui où nous sommes entrés lui et moi pour la première fois dans le cabinet du psychomotricien, j’ai passé des dizaines de coups de téléphone vains pour décrocher un improbable rendez-vous et de longs mois se sont passés : visiblement, les patients sont de plus en plus nombreux et les professionnels ne sont pas légions dans le coin. Et puis un beau jour, le téléphone a sonné, à un moment où je n’y croyais plus : le rendez-vous du bilan était pris.
Le psychomotricien fut tout de suite moins alarmiste que le psychologue scolaire, une fois le bilan réalisé : les problèmes de mon Grand se résoudraient en quelques séances. 20 pour commencer. A 30 € la séance. Pas remboursées. L’oursin du porte-monnaie s’est desséché sur place et je me suis mise à compter ce que cela représentait en t-shirts que je ne m’achèterais pas. Un truc de cagole pour comprendre qu’il allait falloir serrer les cordons de la bourse.
Les rendez-vous se sont succédés au rythme d’un par semaine. Mon Grand les a tout de suite apprécié. Je le sais car il me racontait ce qu’il y avait fait, qu’il était fier et tout à fait conscient de ses progrès.
Mis à part quelques gestes qui nécessitaient correction, le problème de fond nous est apparu : mon Grand manquait de confiance en lui. Il avait besoin d'être rassuré, de passer outre cette peur de ne pas réussir quelque chose et de risquer les moqueries des autres.
Les parcours et les exercices ludiques lui ont fait beaucoup de bien et les 20 séances se sont enchaînées, bien ancrées dans notre routine familiale. A tel point que l'on aurait pu croire qu'elles ne devaient jamais s’arrêter : c’était un rendez-vous comme un autre dans la semaine.
Et puis, un jour, le psychomotricien m’a annoncé que mon Grand n’avait plus besoin de séances. Il n’a pas ajouté : « il est guéri ». On ne parle pas de maladie ici, on dit juste qu’il avait des problèmes.
J’ai eu du mal à réaliser et très vite, j'ai eu une sorte d'intuition : nous n’en avions pas fini pour autant. Mon Grand a tout de suite eu l’air inquiet : ces séances lui faisaient du bien, elles lui redonnaient confiance, alors comment allait-il donc faire sans elles ?
L’oursin, lui, dansait la lambada.
Vous vous attendiez à plus grave, j'imagine, étant donné la façon dont je vous l'annonce... Non, ça ne l'est pas, c'est juste embêtant, imprévu et contraignant. Et, si j'en parle aujourd'hui, c'est parce que mon expérience peut apporter un peu d'éclairage et, pourquoi pas, de réconfort à des parents dans la même situation que la nôtre.
Tout a commencé il y a deux ans, mon Grand était alors en Grande Section de Maternelle. Un jour, le psychologue scolaire a demandé à me rencontrer : le rendez-vous était fixé un après-midi et faisait suite aux tests passés le matin même par mon Grand.
Le bilan des tests a amené le psychologue scolaire à "m’inviter" à consulter un psychomotricien. Heureusement que j’étais assise : je me serais effondrée. Nous sortions de dizaines de rendez-vous chez l’orthophoniste, nous allions enchaîner avec le psychomotricien. Si j’avais su à l’époque que le psychomotricien allait nous prescrire « 20 séances pour commencer », je crois que j’aurais pu manger mon sac à main.
Mon Grand s’est avéré presque plus mature que moi ce jour-là : il était calme et compréhensif. Il avait conscience d’avoir un problème et se sentait soulagé d’apercevoir le début du commencement d’une prise en charge. Ensemble, nous n’avons jamais vraiment évoqué le sujet à fond : je lui ai dit qu’il allait rencontrer un médecin qui allait l’aider et c’est tout. Je n’ai même pas précisé « aider à quoi », pas besoin : il savait.
Entre le jour où s’est déroulé ce rendez-vous et celui où nous sommes entrés lui et moi pour la première fois dans le cabinet du psychomotricien, j’ai passé des dizaines de coups de téléphone vains pour décrocher un improbable rendez-vous et de longs mois se sont passés : visiblement, les patients sont de plus en plus nombreux et les professionnels ne sont pas légions dans le coin. Et puis un beau jour, le téléphone a sonné, à un moment où je n’y croyais plus : le rendez-vous du bilan était pris.
Le psychomotricien fut tout de suite moins alarmiste que le psychologue scolaire, une fois le bilan réalisé : les problèmes de mon Grand se résoudraient en quelques séances. 20 pour commencer. A 30 € la séance. Pas remboursées. L’oursin du porte-monnaie s’est desséché sur place et je me suis mise à compter ce que cela représentait en t-shirts que je ne m’achèterais pas. Un truc de cagole pour comprendre qu’il allait falloir serrer les cordons de la bourse.
Les rendez-vous se sont succédés au rythme d’un par semaine. Mon Grand les a tout de suite apprécié. Je le sais car il me racontait ce qu’il y avait fait, qu’il était fier et tout à fait conscient de ses progrès.
Mis à part quelques gestes qui nécessitaient correction, le problème de fond nous est apparu : mon Grand manquait de confiance en lui. Il avait besoin d'être rassuré, de passer outre cette peur de ne pas réussir quelque chose et de risquer les moqueries des autres.
Les parcours et les exercices ludiques lui ont fait beaucoup de bien et les 20 séances se sont enchaînées, bien ancrées dans notre routine familiale. A tel point que l'on aurait pu croire qu'elles ne devaient jamais s’arrêter : c’était un rendez-vous comme un autre dans la semaine.
Et puis, un jour, le psychomotricien m’a annoncé que mon Grand n’avait plus besoin de séances. Il n’a pas ajouté : « il est guéri ». On ne parle pas de maladie ici, on dit juste qu’il avait des problèmes.
J’ai eu du mal à réaliser et très vite, j'ai eu une sorte d'intuition : nous n’en avions pas fini pour autant. Mon Grand a tout de suite eu l’air inquiet : ces séances lui faisaient du bien, elles lui redonnaient confiance, alors comment allait-il donc faire sans elles ?
L’oursin, lui, dansait la lambada.
Comme
lorsque nous sommes sortis du rendez-vous avec le psychologue scolaire, nous
n’avons pas évoqué le sujet : nous n’irons pas chez le psychomotricien la
semaine prochaine et les semaines qui suivent non plus, point.
Deux années se sont écoulées depuis. Et en mars dernier, sans crier gare, ce que je craignais s'est produit : mon Grand rencontre de nouveau des difficultés pour l'écriture à l'école et la maîtresse m'a donc encouragée (pour ne pas utiliser un autre mot plus directif) à lui faire reprendre quelques séances chez le psychomotricien.
Et nous voilà donc repartis pour un tour. Heureusement, cette fois, j'ai eu la chance de décrocher un rendez-vous plus facilement et plus rapproché que la première fois : le bilan du psychomotricien a donc eu lieu le mois dernier et de nouvelles séances ont été préconisées.
Nous allons donc retrouver notre rendez-vous hebdomadaire. Du coup, je crains que mon budget "soldes" ne soit quelque peu amputé cette saison... mais c'est pour son bien.
Nous allons donc retrouver notre rendez-vous hebdomadaire. Du coup, je crains que mon budget "soldes" ne soit quelque peu amputé cette saison... mais c'est pour son bien.
La photo vient du blog http://yellow-smile.blogspot.fr/ : elle résume bien le billet, je trouve... |
Je ne sais pas de quoi souffre ton grand mais as-tu fait une démarche auprès d'un CAMSP de ta ville ? Ma puce ( la moyenne ) a été prise en charge à partir de 9 mois par une psychomotricienne et entièrement gratuitement car pris en charge par le centre et la sécurité sociale. Maintenant que j'ai terminé avec elle, je recommence avec le petit pour quelques années. Dans mon cas, il s'agit d'autisme, mais le CAMSP prend en charge tous les enfants qui rencontrent des difficultés, dans tous les domaines, de 0 à 6 ans. Outre la psychomotricité, il y a également des psychologues, des éducatrices, des orthophonistes, etc ... Je te souhaite bon courage car je connais ces rendez-vous très contraignants mais qui finalement font un bien fou à nos gnomes !
RépondreSupprimerOui, ce type de centre existe mais il est très difficile d'avoir un rendez-vous, à cause de l'affluence. Nous nous sommes donc tournés vers une prise en charge en libéral, pour accélérer les choses. Je te souhaite plein de courage aussi, deux, ce ne doit vraiment pas être simple...
SupprimerMa loupiotte suit des séances chez l'orthophoniste. Dans notre cas il s'agit seulement d'une vingtaine de séances mais je trouve déjà ça contraignant pour obtenir des RDV puis les caser dans le planning, alors j'imagine le coup de bambou que tu as dû avoir. Chez l'ortho je vois des enfants qui cumulent ortho/ kiné/ psychomot qu'est-ce que ça doit être lourd à gérer pour les parents :-(
RépondreSupprimerOui, c'est compliqué, entre l'école, nos boulots respectifs et les activités !
SupprimerC'est sûr que tous ces RV, c'est la plaie à caser dans les plannings ;-) Mes 2 garçons ont eu des rééducations orthophoniques (et orthoptiques mais sur de plus courtes durées)... Le grand a arrêté en fin de 6e après des séances depuis quasi le début du CP, il était arrivé "au bout", il ne progressait plus dans la compensation de son problème. Maintenant, il a juste un bilan une fois par an pour les besoins du collège. Le second continuera l'an prochain.. On attend son emploi du temps pour caser le RV hebdo. Là, il termine le bilan car on en aura besoin dès la rentrée pour le collège.
RépondreSupprimerJ'ai connu la galère pour obtenir des RV, j'ai passé des heures au téléphone quand on a déménagé pour trouver 2 orthophonistes...
Mais quand je vois combien cela leur est utile, ça en vaut largement le coup !
Et pour répondre à Aggie, le cumul des rééducations n'est pas juste lourd pour les parents, il est surtout lourd pour les enfants ;-)
C'est ça le pire, caler les rendez-vous, avec toutes les craintes que ça suppose...
SupprimerN'hésite pas à m'appeler, je peux te filer 2/3 tuyaux
RépondreSupprimerbisous
Merci. Au vu des coms' ici et sur Facebook, je vois que je ne suis pas la seule et ça me réconforte beaucoup.
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