Je vous parle d'un temps que les parents d’enfants uniques ne peuvent pas connaître…


Il faut bien se rendre à l’évidence, force est de constater que les enfants, c’est pas comme le pinard : ça ne bonifie pas forcément en vieillissant. Je m’explique, tu vas vite comprendre.

Prenons deux loulous normalement constitués, en forme, d’humeur joyeuse mais pas trop, et tentons une expérience : laissons-les seuls dans une pièce quelques minutes, avec la télé allumée, histoire de les occuper pendant que les parents (ou un seul d’entre eux, ça marche aussi), terminent de préparer le repas, juste avant de servir, dans la pièce située juste à côté.

Hé bien, je ne te donne pas 3 minutes avant qu’ils commencent à se chicorer et que fatalement, l’un des deux, souvent le plus jeune d’ailleurs, se mette à braire ou à brailler. Tu peux tenter l’expérience chez toi, en tout cas, à la maison, à tous les coups, on gagne.

Je ne sais pas si c’est l’approche de l’heure du repas, la faim qui se fait sentir ou le fait d’être obligé de patienter 5 minutes tout au plus sur une chaise à ne rien faire et à attendre sa gamelle, mais ça ne rate jamais : et que je te joue avec les couverts, le couteau bien pointé en l’air, voire manié comme une épée malgré les consignes, et que je te remplis les verres d’eau à ras-bord, histoire d’en mettre plein à côté quand tu lèveras ton verre, et que je menace mon voisin avec la fourchette…Et invariablement, ça finit par dégénérer.

Et, si par miracle ou dans un jour d’extrême fatigue chez les loulous, tu as échappé à la chienlit au moment du déjeuner, sache qu’ils peuvent tout à fait se rattraper par la suite. La guerre peut aussi avoir lieu dans les chambres mais sous une autre forme, avec les jeux des consoles DS, par exemple, ou n’importe quel autre jouet, quel qu’il soit. Le principe est simple : quand l’un des deux joue avec quelque chose, le second a une envie aussi subite qu’irrépressible d’utiliser ce même quelque chose.

Sache que cette situation-là, c’est une valeur sûre dans le cheminement vers les emmerdes, ça se vérifie à chaque fois. C’est donc reparti pour une nouvelle bataille rangée, à grands renforts de cris, de pleurs, voire parfois de coups de pied quand ils sont bien en forme, qui se termine invariablement par l’intervention du gendarme de faction ce jour-là, c'est-à-dire moi ou Papa est occupé. La peine est alors souvent assortie d’une mise au coin propice à la réflexion, voire d’une privation de bonbons et de chocolat en cas de grosse connerie (ou quand je suis à deux doigts d’attraper l’un pour cogner sur l’autre).

Certes, je peux concevoir que les relations entre frère et sœur puissent parfois être conflictuelles. J’utilise le verbe « concevoir » parce que je ne peux pas les comprendre réellement, ni même imaginer à quoi elles ressemblent : je suis fille unique. Les parents aimaient vivre dans le calme.

Je te rappelle néanmoins que les loulous ont 10 et 7 ans, c’est pas rien quand même, on n’a plus affaire à de très jeunes enfants. Avec quelques années de moins, je comprendrais peut-être un peu plus ce comportement mais là… Quoiqu'à l'époque, nous étions face à un autre problème, souviens-toi.

D’ailleurs, étant donné l’entrainement qui est le mien désormais en matière de maintien de l’ordre et de persuasion, je réfléchis donc sérieusement à poser ma candidature pour intégrer les forces de gendarmerie. Il paraît qu’ils recrutent comme réserviste : ben oui, vu mon âge, c’est mort pour faire carrière.

Et chez vous, c’est le Vietnam aussi de temps en temps ? Vous avez des moyens d’intervention et de persuasion à partager avec moi ? Ça m’intéresse, je ne demande qu’à diversifier mes compétences et mes méthodes de répression…



En voilà deux dont les parents ont trouvé une solution radicale...

Commentaires

  1. les filles parfois les week end elles vont etre au top et parfois comme tu le décrit dans ton article et pourtant elles ne sont pas soeur mais font comme ci et nous en tant que parent on flippe au jour ou on vivra ensemble mdr

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    1. En ce moment, les loulous sont plutôt lourds, d'où l'idée de ce billet, qui m'a fait du bien, soit dit en passant.

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  2. Moi aussi je suis fille unique.. Pas facile parfois. Quand ils veulent la même chose, je le confisque, sinon t'as envie de leur mettre un coup de boule :D

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    1. Mais on se retient, hein, quand même, on sait se tenir :-)

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  3. Avec 2 garçons de 4 ans d'écart, ça se bagarre, ça se chipote, ça se cherche au quotidien. Et puis quand tu viens de bien râler que ça suffit et que tu as en bien marre, là tu les écoutes parler sport, jeux vidéos et se conseiller comme s'il n'y avait eu aucune dispute juste avant.
    La répression : parfois les envoyer chacun dans leur chambre mais à bientôt 16 et 12 ans, ça les fait plus rire qu'autre chose et surtout ça n'empêche pas la fois suivante...soupir !

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    1. C'est vrai qu'ils ont une capacité surprenante à se rabibocher très vite !

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  4. conclusion, j'ai bien fait de m'arrêter à un, non ????? ;-)

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  5. Alors à 11 et 8 ans, ça marche encore (désolée de plomber l'ambiance !). Tu as lu Frères et soeurs sans rivalité ? Parfois les astuces marchent et d'autres fois... ben tu comptes les minutes avant le sacro saint "rituel du coucher" lol

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    1. Certains jours, c'est difficile, tout dépend de notre humeur à nous aussi.

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